Publié le 13/08/2025

Temps de lecture : 3 minutes
Mains d’entrepreneurs tenant une jeune pousse, symbole d’engagement pour la neutralité carbone en entreprise

La neutralité carbone n’est plus un luxe, mais une exigence stratégique. L’Union européenne a fixé l’horizon 2050 pour atteindre la neutralité carbone. Les entreprises doivent donc anticiper. Entre pression réglementaire, attentes croissantes des parties prenantes et impératifs de compétitivité, le moment d’agir est venu.

Les réglementations, comme la CSRD, imposent des rapports détaillés sur les émissions de gaz à effet de serre (GES) dès 2025 pour de nombreuses entreprises. De plus, les clients, investisseurs et collaborateurs privilégient désormais les entreprises engagées. Cela trace un lien direct entre stratégie climat et performance économique.

Le bilan carbone est la première étape d’un plan crédible. Il permet d’évaluer les émissions de GES générées par l’entreprise selon trois périmètres :

  • Scope 1 : émissions directes (véhicules, chaudières, etc.)
  • Scope 2 : émissions indirectes liées à l’énergie achetée (électricité, vapeur…)
  • Scope 3 : toutes les autres émissions indirectes (achats, déplacements, déchets…).

Un bon bilan repose sur des données fiables et une méthodologie cohérente, telle que celle de l’ADEME ou du GHG Protocol. Il est essentiel de ne pas se limiter aux scopes 1 et 2, souvent peu représentatifs. Le scope 3 représente fréquemment plus de 70 % de l’empreinte totale.

Une fois les émissions identifiées, l’entreprise peut définir une stratégie de décarbonation réaliste et ambitieuse.

Commencez par fixer des objectifs chiffrés. Les “Science-Based Targets” (SBTi) permettent de s’aligner sur les scénarios climatiques de +1,5°C. Ensuite, identifiez les leviers d’action par grands postes : optimisation énergétique, achats responsables, mobilité, numérique, etc.

Le plan doit être structuré sur plusieurs horizons :

  • Court terme (1-2 ans) : actions rapides comme le relamping ou la sensibilisation interne.
  • Moyen terme (3-5 ans) : investissements ciblés (isolation, flotte bas carbone).
  • Long terme (10 ans et plus) : transformation du modèle d’affaires et innovation produit.

Un plan sans pilotage est voué à l’échec. Il est crucial d’intégrer des outils de suivi carbone, capables de consolider les données et de suivre les KPI.

Ces outils s’intègrent souvent dans les plateformes de reporting extra-financier ou les logiciels de type ERP. Les indicateurs comme l’intensité carbone ou les émissions absolues par site doivent être suivis avec rigueur.

La gouvernance est également centrale. Une cellule Climat ou un référent décarbonation doit coordonner les actions entre les directions RSE, achats, production et RH.

La communication sur la neutralité carbone est un exercice délicat. Il ne suffit pas de promettre la neutralité en 2030 ou 2050. Il faut démontrer la crédibilité du plan.

Adoptez une communication basée sur les faits : trajectoire de réduction, plans d’action, labels obtenus (Label Lucie, ISO 14001, B-Corp…). Préférez l’honnêteté à la perfection. Mentionnez les actions à venir, sans prétendre tout avoir accompli.

Évitez le greenwashing, sous peine de perte de crédibilité. La norme ISO 14068 sur la neutralité carbone en cours de finalisation encadrera bientôt les communications d’entreprise sur ce thème.

La transition énergétique représente un coût initial significatif. Heureusement, de nombreux dispositifs d’aides existent :

  • Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) : Primeo Energie, via OdyCEE, peut accompagner le financement jusqu’à 100 % des travaux éligibles.
  • Fonds chaleur ADEME : pour les installations utilisant la biomasse ou la récupération de chaleur.
  • Fonds vert : 2 milliards d’euros mobilisés pour aider les collectivités et entreprises à réduire leur impact.
  • Corporate PPA : achat d’électricité renouvelable à long terme, maintenant réglementé par le décret du 27 juin 2024.

Ces leviers permettent d’amortir les coûts et d’accélérer la mise en œuvre des actions.

Qu’est-ce que la neutralité carbone pour une entreprise ?
La neutralité carbone signifie que l’entreprise compense l’intégralité de ses émissions de gaz à effet de serre résiduelles après les avoir réduites au maximum. Elle vise un équilibre entre les émissions produites et celles absorbées ou évitées, via des actions concrètes comme la réduction énergétique ou la compensation carbone.

Quelles sont les étapes clés d’une stratégie bas carbone ?

  1. Réaliser un bilan carbone complet.
  2. Identifier les postes d’émissions prioritaires.
  3. Définir des objectifs de réduction clairs.
  4. Mettre en œuvre des actions concrètes (efficacité énergétique, mobilité durable, achats responsables).
  5. Suivre, ajuster et éventuellement compenser les émissions résiduelles.

Comment construire un plan d’action pour atteindre la neutralité carbone ?

Pour construire un plan d’action crédible, il faut d’abord établir un bilan carbone de référence. Ensuite, l’entreprise doit fixer des objectifs de réduction alignés sur les accords climatiques (comme ceux du GIEC) et définir des actions précises pour chaque poste émetteur. Ce plan doit être budgété, planifié dans le temps et inclure un suivi régulier. La compensation n’intervient qu’en dernier recours, pour les émissions incompressibles.