publié le 31 mai 2022
Depuis mercredi 4 mai, le projet d’embargo sur le pétrole russe porté par la Commission européenne peine à s’imposer. Un embargo qui se voulait initialement progressif mais rapide, conçu pour affecter le moins possible l’Europe, dans l’optique de protéger les pays qui seront le plus impacté.
« Nous renoncerons progressivement aux livraisons russes de pétrole brut dans les six mois et à celles de produits raffinés d’ici à la fin de l’année » avait annoncé ce mercredi 04 mai Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne.
C’était sans compter sur la Hongrie, qui s’est immédiatement mise en opposition du projet. « Nous avons clairement indiqué depuis le début qu’il y avait une ligne rouge que nous ne pourrions pas franchir : l’embargo énergétique » avait justifié Viktor Orban, Premier ministre Hongrois.
L’unanimité des Etats-membres est nécessaire pour valider de telles sanctions. De ce fait, à la suite d’une première tentative de compromis ayant été déboutée par la Hongrie, le projet d’embargo était depuis lors en suspens.
De nouvelles perspectives
Les représentants des 27 se sont réunis ce dimanche 29 mai pour examiner la possibilité d’une exemption temporaire de sanctions contre l’oléoduc Droujba qui relie la Russie et la Hongrie, permettant la continuité de l’approvisionnement. Ainsi, seuls les approvisionnements par bateau seraient interdits d’ici la fin de l’année, soit tout de même 2 tiers des importations. En résulte un problème d’équité entre Etats pour leurs achats de pétrole, que certains n’ont pas manqués de souligner.
Pour rappel, la Hongrie demande au moins quatre ans et près de 800 millions d’euros en financements européens pour adapter ses raffineries et augmenter la capacité de l’oléoduc Adria qui vient de Croatie. Il est également utile de rappeler que depuis le 5 avril, la Commission européenne a lancé une procédure le privant de fonds européens pour violation avérée de l’Etat de droit.
Si aucun accord n’avait été trouvé ce lundi 30 mai en journée, c’est finalement lors de la réunion extraordinaire du Conseil européen, qui a réuni les chefs d’Etat des 27 pays de l’Union européenne fin de journée, que le compromis a été décidé, peu avant minuit.
Les modalités doivent encore être discutées
Les ambassadeurs des 27 se réuniront ce mercredi 1er juin pour statuer sur la mise en acte de cet embargo, ainsi que sur le reste du 6e paquet de sanctions. Conformément à ce qui avait été précédemment évoqué, l’embargo concernera les livraisons maritimes, et l’oléoduc Droujba sera lui exempté de sanctions pour une durée inconnue. Charles Michel, le président du Conseil européen, a annoncé à l’issue de la réunion : « l’UE va donc tarir de 90 % les livraisons de pétrole russe d’ici la fin 2022. »
Pour la Hongrie, cette solution temporaire n’est toujours pas satisfaisante. Le pays continue de réclamer des garanties de livraisons alternatives avant l’arrêt de Droujba, en plus de ses exigences en matière de fonds européens.
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Sources :
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Oil_pipelines_in_Europe.png