publié le 29/02/2024

Temps de lecture : 6 minutes

Les points importants

CLIMAT

En janvier 2024, les températures franchissaient un seuil alarmant en matière de réchauffement climatique en dépassant les 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle pendant une période de 12 mois consécutifs, une première historique qui suscite de vives inquiétudes. Le mois de février 2024 s’inscrit dans la continuité de janvier en affichant des températures nettement au-dessus des normales de saison. Les modèles météorologiques de long terme prévoient déjà une année largement au-dessus des normales.  

Les effets de ce réchauffement climatique sont déjà visibles à travers le monde. En janvier 2024, des températures record ont été enregistrées, tandis que des phénomènes météorologiques extrêmes tels que des incendies dévastateurs en Colombie et au Chili ont été observés. Ces événements mettent en évidence la nécessité pressante de prendre des mesures concrètes pour atténuer les effets du réchauffement climatique. 

Les marchés de l’énergie


Electricité :

Le prix de l’électricité sur les produits à terme a atteint son plus bas la semaine dernière. La dynamique haussière du marché du gaz a naturellement fait grimper le cours de l’électron.  

Du côté de la production nucléaire les niveaux sont inférieurs aux prévisions. La disponibilité du parc a baissé de 2.9 GW en une semaine tandis qu’elles étaient déjà 2.4 GW en deçà des prévisions une semaine plus tôt. EDF prévoit malgré tout une hausse de la disponibilité du parc dès la semaine prochaine. 

Du côté du plan de construction des EPR2, EDF a décalé la présentation du design de plus de 6 mois. Il est prévu que la phase de conception dure environ 3 ans pour voir le premier EPR construit courant 2027. Avec l’inflation sur les matières premières, EDF semble rencontrer des difficultés pour établir la conception de base des EPR2 et ré-établir le coût des 6 à 8 réacteurs prévus. Cette étape est primordiale pour entrer dans la phase de conception détaillée et débuter la construction du premier réacteur en 2027. Ensuite, il est prévu une mise en service d’un réacteur tous les 18 mois. 

Baseload 2025

Prix de clôture du  28/02/2024 :
74,27 €/MWh

Variation depuis le 21/02/2024 :
+10,01 %

Baseload 2026

Prix de clôture du 28/02/2024 :
68,06 €/MWh

Variation depuis le 21/02/2024 :
+16,18 %

Baseload 2027

Prix de clôture du 28/02/2024:
64,09 €/MWh

Variation depuis le 21/02/2024 :
+12,60 %

Baseload 2028

Prix de clôture du 28/02/2024 :
62,28 €/MWh

Variation depuis le 21/02/2024 :
+6,12 %

Peakload 2025

Prix de clôture du 28/02/2024 :
85,90 €/MWh

Variation depuis le 21/02/2024 :
+6,05 %

Peakload 2026

Prix de clôture du 28/02/2024 :
82,45 €/MWh

Variation depuis le 21/02/2024 :
+8,46 %

Peakload 2027

Prix de clôture du 28/02/2024 :
80,83 €/MWh

Variation depuis le 21/02/2024 :
+7,70 %

Peakload 2028

Prix de clôture du 28/02/2024 :
79,92 €/MWh

Variation depuis le 21/02/2024 :
+4,24 %

Gaz

Après avoir atteint un niveau plancher la semaine dernière le gaz repart à la hausse. En effet, la consommation de gaz pour 2024 et 2025 devrait se stabiliser autour des niveaux actuels, là où la poursuite de la baisse était attendue. Par ailleurs, l’approvisionnement en gaz et les réserves européennes suivent les objectifs ou les surpassent légèrement. Le dernier rebond des contrats CO2 et du charbon favorise aussi l’utilisation du gaz dans le mix européen. 

Gaz 2025

Prix de clôture du 28/02/2024 :
29,68 €/MWh

Variation depuis le 21/02/2024 :
+3,78% 

Gaz 2026

Prix de clôture du 28/02/2024 :
28,23 €/MWh

Variation depuis le 21/02/2024 :
+2,87%

Gaz 2027

Prix de clôture du 28/02/2024 :
26,91 €/MWh

Variation depuis le 21/02/2024 :
+1,54 %

Pétrole : 

Malgré des approvisionnements serrés, les prix du pétrole ont récemment baissé en raison des préoccupations économiques et, avec le Brent à 83,14 USD/bbl et le WTI à 78,35 USD/bbl sur Ice Futures. Les incertitudes entourant les politiques de taux d’intérêt de la Réserve fédérale américaine limitent les possibilités d’envisager dans un futur proche une baisse des taux directeurs, ce qui pèse sur l’activité économique et la demande de pétrole en général.

Le président américain Joe Biden a déclaré mardi qu’Israël avait accepté une cessation temporaire des activités militaires à Gaza pendant le mois saint musulman du Ramadan ce que plusieurs analystes ont interprété comme un signal baissier. Les difficultés économiques en Chine, principal importateur de pétrole au niveau mondial, qui connaît une crise immobilière sans précédent et les tensions géopolitiques au Moyen-Orient allant en s’apaisant ont contribué à dégonfler les primes de risques constituées à l’éclatement du conflit.

Aujourd’hui on envisage qu’il est possible que les coupes de production de l’Opep+ soient reconduites, les prix du pétrole devraient rester stables dans une fourchette de 77-83 USD/bbl et en l’absence d’un accord formel de cessation des conflits dans la bande de Gaza on imagine difficilement le baril casser le support bas de la fourchette.

Brent

Prix de clôture du 28/02/2024 :  81,47 $/bbl

Variation depuis le 21/02/2024 :+0,07% 


CO2 :  

Le prix des quotas de carbone de l’UE (EUA) pourrait descendre en dessous de 50 €/t en raison du contexte économique de faible demande en énergie, mais resterait soutenu à moyen terme avec des perspectives haussières à long terme, dépassant potentiellement 100 €/t d’ici 2026-27, poussé par des mesures réglementaires visant à limiter les émissions de CO2. Les stocks élevés de gaz en Europe et la baisse de la demande impactent les prix. Néanmoins, avec la reprise attendue de l’industrie européenne et une diminution des émissions d’EUA à partir de 2026, le marché dispose d’un support solide, expliquant ainsi que certains acteurs du secteur bancaire aient pris des positions longues stratégiques dans les contrats EUA. Des interventions politiques pourraient faire monter les prix en 2024 et 2025.

La Commission européenne prévoit la création d’un marché unique du CO2 pour faciliter la neutralité carbone d’ici 2050. Une réglementation européenne encadrera le transport du CO2, alignée avec les secteurs de l’électricité, du gaz et de l’hydrogène. Des directives sur les autorisations de projets et l’identification de sites de stockage seront fournies pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de 90% d’ici 2040. Une tarification du CO2 intégrée au système d’échange de quotas d’émission de l’UE stimulera les projets de capture, de transport et de stockage après 2030, visant à rendre le CO2 commercialisable d’ici 2040.

CO2

Prix de clôture du 28/02/2024 : 57,84 €/t

Variation depuis le 21/02/2024 : +6,03 % 


Charbon

Le marché européen du charbon est actuellement confronté à une offre abondante, ce qui exerce une pression à la baisse sur les prix. Cependant, il existe des indications selon lesquelles les prix pourraient atteindre un plancher alors qu’ils approchent des coûts de production pour les exportateurs. Guillaume Perret, directeur du cabinet de conseil Perret Associates, a déclaré : « Cette année est très différente de 2022 et 2023. Nous avons maintenant suffisamment d’approvisionnement, non seulement sur le marché du charbon mais aussi sur les marchés du gaz et du GNL dans le monde, ce qui a un impact significatif sur le marché européen. »

Certains fournisseurs pourraient envisager des réductions de production pour maintenir leur rentabilité. Le marché DES ARA devrait se stabiliser autour de 70 à 75 dollars la tonne, ce qui contraste avec les moyennes plus élevées des années précédentes. Cependant, les coûts de production ayant augmenté en raison d’une inflation généralisée, il semble presque impossible que les prix retombent à des niveaux avoisinant les 50 €/tonne. Dans les facteurs limitant la baisse on peut également mentionner le fret qui restera relativement élevé, voire plus élevé qu’il ne devrait l’être si on se fie aux études de saisonnalité.

Charbon

Prix de clôture du 28/02/2024 : 102,50€/t

Variation depuis le 21/02/2024 : +11,50 % 


Garanties d’origine  : 

Lors de la dernière enchère mensuelle, le prix des garanties d’origine françaises a enregistré une baisse moyenne de 1 €/MWh, atteignant ainsi son niveau le plus bas des 23 derniers mois. Cette diminution s’explique par une offre excédentaire par rapport à la demande, comme le révèlent les données historiques de l’EEX. Les garanties d’origine issues de la production de novembre dernier ont été négociées à un prix 68 % inférieur à celui du mois précédent (octobre) et huit fois moins cher que les certificats de janvier 2023 échangés en avril dernier.

Lors de la dernière enchère, les prix ont varié entre 0,83 €/MWh et 1,36 €/MWh en fonction des technologies. Un volume de 4,9 TWh de certificats de garantie d’origine a été mis en vente, soit 2,1 TWh de plus qu’en janvier dernier. Cette augmentation s’explique par la forte production éolienne et hydroélectrique du mois de novembre 2023. Ces prix sont cohérents avec les transactions en vente libre (OTC), où par exemple le prix de référence pour le CAL 2023 nordique était d’environ 1,15 €/MWh, soit une légère baisse par rapport à la semaine précédente.

Dans ce contexte de baisse des prix des garanties d’origine, les grandes entreprises se préparent en sécurisant leurs besoins face à la volatilité observée par les acteurs du marché en 2022, selon l’un des principaux courtiers du secteur.

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