publié le 27/03/2024
Temps de lecture : 4 minutesLes points importants
Nucléaire
L’Assemblée nationale a adopté de justesse le projet de loi fusionnant l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), malgré l’opposition des syndicats et des acteurs de la sûreté nucléaire. Ce texte officialise la création de l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR), regroupant les 1 700 salariés de l’IRSN et les 500 fonctionnaires de l’ASN dès le 1er janvier 2025, avec seulement une voix d’avance lors du vote.
Selon le ministre de l’Énergie, Roland Lescure, cette fusion est une étape cruciale pour la relance de l’industrie nucléaire, visant à « fluidifier » les processus décisionnels pour la construction de nouveaux réacteurs EPR2 et la prolongation de la durée de vie des centrales existantes.
Cependant, la disponibilité du parc nucléaire français a enregistré une baisse de 1,3 GW en une semaine, atteignant 41,5 GW au 19 mars, restant ainsi 1,7 GW en dessous des prévisions d’EDF. Avec 17 réacteurs sur 56 arrêtés, représentant 30% du parc nucléaire, la production nucléaire couvrait 63% de la demande électrique nationale. EDF prévoit une augmentation de la capacité disponible à 46,4 GW la semaine suivante, avec des disponibilités moyennes de 43,8 GW en mars et 46,8 GW en avril, des prévisions revues à la baisse par rapport aux estimations précédentes de 45 GW en mars et 47 GW en avril.
Les marchés de l’énergie
Electricité :
EDF a révélé la découverte de fissures sur les réacteurs 2 et 4 de la centrale nucléaire du Blayais. Deux fissures de 5 millimètres ont été détectées sur le réacteur 2, issues de soudures du circuit primaire réalisées pendant sa mise en service. Ces défauts mineurs n’ont pas compromis la sûreté mais ont conduit au remplacement des tronçons concernés, et ne sont pas liés à la corrosion sous contrainte, un problème rencontré précédemment. La visite décennale du réacteur 2 a pris du retard mais devrait être achevée prochainement, avec une reconnexion prévue au réseau. En ce qui concerne le réacteur 4, deux fissures similaires ont été découvertes, mais leur nature exacte et leur impact restent à déterminer. Ces incidents soulignent les défis persistants en matière de sûreté nucléaire pour EDF, alors que l’entreprise s’efforce d’atteindre ses objectifs de production malgré les possibles retards dus aux travaux de maintenance nécessaires.
EDF est en discussion avec l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pour ajuster le calendrier de démarrage du réacteur de 1,6 GW à Flamanville. Ces discussions surviennent alors que l’ASN finalise l’examen de l’autorisation de mise en service du réacteur et évalue la conformité de sa chaudière. Un retard dans le chargement du combustible, prévu ce mois-ci, est à prévoir en raison de cette instruction, ce qui pourrait affecter le calendrier de démarrage initialement prévu pour mi-2024. EDF vise à atteindre 25% de la capacité de production de l’EPR d’ici mi-2024 et 100% d’ici la fin de l’année, mais le projet a déjà accumulé un retard de 12 ans et un surcoût considérable.
Baseload 2025
Prix de clôture du 26/03/2024 :
76,76 €/MWh
Variation depuis le 19/03/2024 :
-3,24 %
Baseload 2026
Prix de clôture du 26/03/2024 :
66,33 €/MWh
Variation depuis le 19/03/2024 :
-4,20 %
Baseload 2027
Prix de clôture du 26/03/2024 :
63,81 €/MWh
Variation depuis le 19/03/2024 :
-3,81 %
Baseload 2028
Prix de clôture du 26/03/2024 :
64,70 €/MWh
Variation depuis le 19/03/2024 :
+0,86 %
Peakload 2025
Prix de clôture du 26/03/2024 :
88,06 €/MWh
Variation depuis le 19/03/2024 :
-1,69 %
Peakload 2026
Prix de clôture du 26/03/2024 :
83,50 €/MWh
Variation depuis le 19/03/2024 :
-1,49 %
Peakload 2027
Prix de clôture du 26/03/2024 :
79,83 €/MWh
Variation depuis le 19/03/2024 :
+1,69 %
Peakload 2028
Prix de clôture du 26/03/2024 :
82,73 €/MWh
Variation depuis le 19/03/2024 :
+1,40 %
Gaz :
Le contrat carbone européen a augmenté de 5 % pour atteindre son plus haut niveau en deux mois, porté par des prix élevés du gaz. Cette hausse est attribuée à la montée des prix du gaz après les attaques russes en Ukraine, ainsi qu’à la perspective de faibles approvisionnements aux enchères pendant les vacances de Pâques. Les analystes soulignent que la direction future du marché dépendra largement du comportement des investisseurs. Parallèlement, les prix du gaz ont également augmenté en raison des tensions géopolitiques, des prévisions météorologiques et des préoccupations concernant la maintenance des infrastructures de gaz naturel liquéfié aux États-Unis, entraînant une forte corrélation avec les prix du carbone.
Gaz 2025
Prix de clôture du 26/03/2024 :
31,18 €/MWh
Variation depuis le 19/03/2024 :
-1,13 %
Gaz 2026
Prix de clôture du 26/03/2024 :
29,02 €/MWh
Variation depuis le 19/03/2024 :
-0,52 %
Gaz 2027
Prix de clôture du 26/03/2024 :
27,23 €/MWh
Variation depuis le 19/03/2024 :
-0,06 %
Pétrole :
La semaine dernière, le prix du pétrole Brent sur les marchés à terme a dépassé les 87 $/b, son niveau le plus élevé depuis plus de quatre mois, soutenu par l’optimisme des marchés mondiaux après l’annonce de la FED et les attaques accrues des forces ukrainiennes contre les raffineries russes. Ces attaques, touchant environ dix raffineries avec une capacité de près de 600 kb/j, alimentent les inquiétudes quant à une éventuelle baisse supplémentaire de l’offre de pétrole sur le marché mondial, alors que les trois principales agences prévoient désormais un déficit d’offre pour le deuxième trimestre. Malgré ces tendances haussières, l’appréciation du dollar a exercé une pression à la baisse sur les cours du pétrole brut, qui ont clôturé la semaine en baisse. Cependant, sur les marchés physiques du pétrole, les prix sont plutôt orientés à la baisse, en particulier en Europe, en raison de la saison de maintenance des raffineries et de l’augmentation de l’approvisionnement en provenance des États-Unis. Dans ce contexte, la hausse des marchés à terme pourrait être éphémère si la faiblesse persiste sur le marché physique en Europe.
Brent
Prix de clôture du 26/03/2024 : 84,91 $/bbl
Variation depuis le 19/03/2024 : -1,07 %
CO2 :
Des températures douces sont encore prévues pour la semaine prochaine et les énergies renouvelables assureront également une injection stable. Ces signaux baissiers du marché de l’électricité devraient quelque peu contenir la tendance haussière des dernières semaines. En raison des fêtes de Pâques qui approchent, le volume de négoce sera quelque peu réduit et une légère tendance à la baisse est attendue.
CO2
Prix de clôture du 26/03/2024 : 62,28 €/t
Variation depuis le 19/03/2024 : +2,37 %
Charbon :
Du point de vue de l’approvisionnement comme de la demande, la situation en Europe a peu changé par rapport à la semaine précédente. La demande en charbon continue d’évoluer à un faible niveau. Dans l’ensemble, il faut s’attendre à une stagnation sur le marché du charbon.
Charbon
Prix de clôture du 26/03/2024 : 112,66 €/t
Variation depuis le 19/03/2024 : +2,35 %
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