publié le 26/10/2022

Temps de lecture : 4 minutes

Focus sur le marché de l’électricité

Après une grève de plusieurs semaines dans les centrales nucléaires françaises, la direction d’EDF et les syndicats se sont mis d’accord pour augmenter les salaires afin de dissiper les inquiétudes pesant sur la production avant l’hiver. Suite à l’annonce d’un accord, les grévistes ont relâché la pression sur les centrales électriques. Les employés de la centrale nucléaire de Gravelines, la plus performante d’Europe occidentale, ont été les premiers à suspendre la grève. D’autres ont suivi, Saint-Laurent-des-Eaux, Bugey, Chinon, Dampierre, Saint-Alban et Penly. 

Quatre des douze centrales doivent encore se prononcer sur la suspension du mouvement. À la centrale de Cattenom, en Moselle, le mouvement continue pour l’instant, les travailleurs voulant maintenir une certaine pression tant que l’accord n’est pas signé.

La grève a débuté le 13 septembre et s’est étendue au fil des semaines. Vendredi dernier, 12 des 18 centrales nucléaires françaises étaient touchées. Avant la levée partielle de la grève, la production de quatre réacteurs avait diminué, tandis que les travaux de maintenance étaient bloqués dans 18 réacteurs sur les 56 dont dispose la France au total. Selon l’opérateur français RTE, les grèves ont retardé les travaux de maintenance de deux à trois semaines. RTE souligne toutefois qu’aucune pénurie d’approvisionnement n’est à craindre pour l’instant.

Les températures sont relativement douces et le gouvernement français estime que ses appels à faire des économies ont déjà permis de réduire la consommation d’électricité de 4%. Les réservoirs de gaz sont remplis à 98% en France, ce qui représente 6% de plus que la moyenne européenne. Néanmoins, selon la Commission française de régulation de l’énergie, un black-out électrique n’est pas à exclure si les températures tombent en dessous des valeurs moyennes.

Les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne sont convenus d’une feuille de route dans la querelle énergétique, mais de nombreuses questions restent en suspens. Le président du Conseil de l’UE, Charles Michel, a déclaré vendredi matin que les pays de l’UE ont décidé, lors du sommet de Bruxelles, d’élaborer des mesures visant à maîtriser les prix de l’énergie pour les ménages et les entreprises. Selon le chancelier allemand Olaf Scholz, les pays se sont mis d’accord sur des achats groupés de gaz, dont une petite partie serait obligatoire sur proposition de la Commission européenne. 

En outre, lors d’une réunion à Luxembourg, les ministres de l’énergie de l’UE examineront les moyens d’empêcher la spéculation sur les prix du gaz. L’objectif consiste à ne pas entraver l’approvisionnement en gaz du fait d’une fixation arbitraire des prix. De nombreux doutes subsistent quant à la possibilité d’un plafond européen pour les prix du gaz, comme en Espagne et au Portugal. Des pays comme l’Allemagne et le Danemark s’y sont opposé. La France, comme la majorité des pays, avait plaidé en faveur d’un plafonnement européen des prix du gaz et appelé Olaf Scholz à revenir sur sa position. Le Premier ministre belge, Alexander De Croo, a qualifié cette décision de grand pas en avant. Il n’y a eu aucun blocage selon lui, seulement des craintes justifiées.

Les ministres de l’énergie doivent à présent poursuivre leurs discussions sur la manière dont les achats conjoints de gaz et le plafonnement des prix du gaz seront mis en œuvre à l’avenir. M. De Croo s’est dit convaincu que cela pourrait être clarifié en deux ou trois semaines.

Baseload 2023

Prix de clôture du 25/10/2022 :
528,00€/MWh

Variation depuis le 11/10/2022:
-2,82%

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Prix de clôture du 25/10/2022 :
258,17 €/MWh

Variation depuis le 11/10/2022:
-10,09%

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Prix de clôture du 25/10/2022 :
184,02 €/MWh

Variation depuis le 11/10/2022:
-10,89%

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Prix de clôture du 25/10/2022 :
893,30 €/MWh

Variation depuis le 11/10/2022:
+0,94%

Peakload 2024

Prix de clôture du 25/10/2022 :
388,78 €/MWh

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-2,81%

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Prix de clôture du 25/10/2022 :
278,71€/MWh

Variation depuis le 11/10/2022:
-17,89%

Les autres marchés de l’énergie


Gaz naturel : Pour justifier la baisse des prix du gaz, les acteurs du marché ont invoqué des facteurs bien connus: la douceur de l’automne, les volumes importants de GNL arrivant en Europe et le niveau de remplissage élevé des réservoirs de gaz.  

Gaz 2023

Prix de clôture du 25/10/2022:
139,80 €/MWh

Variation depuis le 11/10/2022:
-18,31%

Gaz 2024

Prix de clôture du 25/10/2022 :
106,07 €/MWh

Variation depuis le 11/10/2022:
-14,58%

Gaz 2025

Prix de clôture du 25/10/2022 :
74,08 €/MWh

Variation depuis le 11/10/2022:
-15,17%

Pétrole : Le pétrole brut de type Brent a été un peu moins cher cette semaine. La baisse de la demande chinoise, due aux mesures anti-Covid chinoises, pèse sur les prix du pétrole.

Brent

Prix de clôture du 25/10/2022 : 93,52 $/bbl

Variation depuis le 11/10/2022 : +3,88%


Droits d’émission CO2 : Le prix du CO2 a augmenté en début de semaine et a ainsi dépassé pour la première fois depuis des jours le palier de 70 euros.

CO2

Prix de clôture du 25/10/2022 : 77,11 €/t

Variation depuis le 11/10/2022 : +16,22%


­Charbon : Les facteurs qui ont tiré les prix vers le bas, tels que le climat doux et la baisse des prix du gaz, ont également fait dégringoler les cours du charbon. En Europe, les centrales au charbon sélectionnées pour remplacer le gaz reviennent temporairement sur le marché de l’électricité. 

Charbon

Prix de clôture du 25/10/2022 : 240,16 $/t

Variation depuis le 11/10/2022 : -4,19 % 

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