publié le 25/10/2023

Temps de lecture : 5 minutes

Les points importants

ÉLECTRICITÉ

Les 27 pays membres de l’Union européenne ont récemment trouvé un accord sur une réforme du marché de l’électricité. Cet accord, conclu lors d’une réunion des ministres de l’Énergie au Luxembourg, ouvre la possibilité d’un soutien financier public aux centrales nucléaires existantes, à condition qu’elles respectent les règles de l’UE sur les aides d’État.


Cette réforme vise à stabiliser les tarifs de l’électricité pour les ménages et les entreprises, notamment en utilisant des contrats à long terme pour atténuer l’impact de la volatilité des prix du gaz, dans la situation actuelle, et offrir plus de prévisibilité aux investisseurs. De plus, elle impose l’utilisation des « contrats pour la différence » (CFD) pour tout soutien financier public aux nouvelles installations de production d’électricité à faible émission de charbon (énergie renouvelable ou nucléaire). Dans ce mécanisme, si le prix du marché de gros dépasse le prix convenu, le producteur d’électricité doit reverser les bénéfices supplémentaires à l’État, qui peut les redistribuer aux consommateurs et aux entreprises. En revanche, si le prix du marché est inférieur à celui du marché de gros, l’État doit compenser le producteur.


La France et l’Allemagne ont longtemps débattu sur les conditions d’application des CFD aux centrales nucléaires existantes, notamment en ce qui concerne leur prolongation ou leur expansion. L’Allemagne, qui a abandonné l’énergie nucléaire, craignait une concurrence déloyale avec la France, qui soutenait massivement l’industrie nucléaire pour maintenir des prix compétitifs et financer la modernisation de ses centrales vieillissantes. Finalement, un compromis a été trouvé, laissant aux États la possibilité d’utiliser les CFD pour les centrales nucléaires, mais sous réserve du respect des règles de l’UE, en matière des aides d’État.


En outre, cette réforme comprend des mesures visant à protéger les consommateurs en cas de hausse durable des prix de l’électricité. Elle prévoit la possibilité pour les États d’adopter des mesures d’urgence, comme des tarifs de soutien, pour les consommateurs vulnérables et les petites entreprises.


Un autre point de discorde concernait les « mécanismes de capacité », permettant aux États de rémunérer les capacités inutilisées des centrales pour garantir leur maintien en activité et éviter les pénuries d’électricité. Certains pays, comme la Pologne, souhaitaient être exemptés des contraintes environnementales, notamment en ce qui concerne les émissions de CO2. Finalement, les États ont accepté une dérogation à ces exigences, mais avec des conditions strictes et jusqu’à la fin de l’année 2028.

TROLE ET GAZ

En octobre 2023, le prix du gaz enregistre une augmentation de 9,21 €,MWh, suite à une précédente augmentation de 2,1 % en août 2023, selon les informations de la CRE et leur tarif de référence, le Prix Repère Gaz.

Cette récente hausse des prix du gaz s’explique par diverses perturbations sur le marché du gaz naturel, entraînant une augmentation de 27 % entre le 5 et le 13 octobre. Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette situation, notamment :

  • Le déclenchement du conflit entre Israël et la bande de Gaza, qui a eu un impact sur le marché pétrolier, influençant ainsi le transport des volumes de gaz naturel liquéfié (GNL) et le marché de l’électricité. En effet, des mesures de sécurité ont conduit à la fermeture d’installations gazières israéliennes ;
  • L’explosion d’un gazoduc, le Balticconnector, reliant la Finlande à l’Estonie, potentiellement liée à un acte de sabotage. Cet incident remet en question la sécurité des installations de transport de gaz naturel en Europe et réduit les volumes disponibles ; 
  • La reprise des grèves en Australie qui est en train de toucher les sites de GNL appartenant à Chevron.

Cependant, malgré cette augmentation des prix, il y a une lueur d’espoir, car les réserves de gaz en Europe sont actuellement remplies à 98 %, ce qui est idéal à l’approche de la saison hivernale.

Les marchés de l’énergie


Electricité :

L’accord clé sur la réforme du marché de l’électricité permet le soutien financier aux centrales nucléaires tout en respectant les règles d’aides d’État. Cette réforme vise à stabiliser les tarifs en utilisant des contrats à long terme et à encourager les énergies propres via les « contrats pour la différence ». Un compromis a été trouvé entre la France et l’Allemagne sur l’application des CFD aux centrales existantes. Des mesures de protection des consommateurs face aux hausses de prix ont été instaurées, tout en permettant des mesures d’urgence pour les plus vulnérables. Des dérogations aux contraintes environnementales ont été accordées jusqu’à fin 2028.

Baseload 2024

Prix de clôture du 24/10/2023 :
137,26 €/MWh

Variation depuis le 17/10/2023 :
-1,42 %

Baseload 2025

Prix de clôture du 24/10/2023 : 119,87 €/MWh

Variation depuis le 17/10/2023 :
-2,92%

Baseload 2026

Prix de clôture du 24/10/2023 :
108,10 €/MWh

Variation depuis le 17/10/2023 :
+0,09 %

Baseload 2027

Prix de clôture du 24/10/2023 :
91,92 €/MWh

Variation depuis le 17/10/2023 :
+0,19 %

Peakload 2024

Prix de clôture du 24/10/2023 :
167,25 €/MWh

Variation depuis le 17/10/2023 : -0,67 %

Peakload 2025

Prix de clôture du 24/10/2023 :
157,30 €/MWh

Variation depuis le 17/10/2023 : -1,96 %

Peakload 2026

Prix de clôture du 24/10/2023 :
138,53 €/MWh

Variation depuis le 17/10/2023 : –0,59 %

Peakload 2027

Prix de clôture du 24/10/2023 :
104,19 €/MWh

Variation depuis le 17/10/2023 : -3,20 %

Gaz naturel : 

Le conflit israélo-palestinien a provoqué une hausse significative des prix du gaz, avec une augmentation de 12,49 % du contrat à terme du TTF néerlandais, atteignant 43,00 euros le mégawattheure. Cette montée des prix est due aux préoccupations liées aux perturbations dans l’approvisionnement en gaz, accentuées par la suspension des activités de la plateforme gazière Tamar par Chevron en réponse à l’offensive du Hamas.

Gaz 2024

Prix de clôture du 24/10/2023 : 54,01 €/MWh

Variation depuis le  17/10/2023 :
+0,33 %  

Gaz 2025

Prix de clôture du 24/10/2023 :
47,09 €/MWh

Variation depuis le 17/10/2023 :
-0,17 %

Gaz 2026

Prix de clôture du 24/10/2023 : 37,64 €/MWh

Variation depuis le 17/10/2023 : +0,71 %

Gaz 2027

Prix de clôture du 24/10/2023 :
30,52 €/MWh

Variation depuis le 17/10/2023 : +1,89 %

Pétrole : 

Les cours du pétrole ont augmenté en raison de la prime de risque géopolitique, avec une attention particulière portée sur la situation en Israël, où la guerre avec le Hamas entrait dans sa quatorzième journée. Vers 09h55 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre augmentait de 1,20 %, atteignant 93,49 dollars. Le baril de WTI (West Texas Intermediate) pour livraison en novembre, augmentait de 1,37 %, atteignant 90,59 dollars en son dernier jour de cotation.  Cette hausse des prix du pétrole est attribuée à la prise en compte continue des conflits géopolitiques, en particulier dans les régions productrices de pétrole du Moyen-Orient.

Brent

Prix de clôture du 24/10/2023 : 88,07 $/bbl

Variation depuis le 17/10/2023 : -2,04 % 


Droits d’émission CO2 :  

À l’ICE, le future EUA arrivant à échéance en décembre 2023 a affiché une tendance à la baisse la semaine dernière. Selon les analystes, l’ambiance sur le marché s’est assombrie. De nombreux investisseurs hésitaient à prendre de nouvelles positions. Au lieu de cela, l’évolution imprévisible du conflit au Proche-Orient a probablement incité de nombreux participants au marché à fermer leurs positions avant le week-end et à empocher leurs bénéfices. Pour la semaine en cours, le marché s’attend à de nouvelles données économiques de différents pays européens, les analystes tablant sur une hausse modérée par rapport au mois précédent.

Prix de clôture du 24/10/2023 : 80,58 €/t

Variation depuis le 17/10/2023 : -2,39 %


­Charbon : 

En ce qui concerne les futures de l’ICE sur le charbon, l’évolution a stagné au cours de la semaine sous revue, faute de nouvelles impulsions pour le marché du charbon. Selon les experts, le gaz et le charbon sont actuellement en concurrence pour la période de chauffage de novembre à mars à un niveau très similaire, avec un léger avantage marginal à court terme pour le charbon. Ainsi, les facteurs haussiers sur le marché du gaz devraient actuellement profiter au marché du charbon. 

Charbon

Prix de clôture du 24/10/2023 : 129,75 $/t

Variation depuis le 17/10/2023 : -5,46 %

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