publié le 20/12/2023

Temps de lecture : 8 minutes

Les points importants

REFORME DU MARCHÉ DE  L’ÉLECTRICITÉ 

L’Union européenne a enfin conclu un accord sur la réforme du marché de l’électricité. Cette réforme est une réponse à la crise énergétique de 2022, déclenchée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie. L’objectif principal de cette réforme est de prévenir d’éventuelles flambées de prix. En effet, les États membres et les eurodéputés se sont entendus sur cette initiative visant à encourager les investissements dans les énergies décarbonées y compris le nucléaire, tout en cherchant à maintenir des coûts raisonnables pour les consommateurs. Cet accord, conclu après des débats tendus sur le soutien public aux centrales nucléaires existantes, a été salué par la ministre espagnole de l’Énergie, Teresa Ribera. Elle souligne que cette réforme permettra de « stabiliser les marchés à long terme, et d’accélérer le déploiement d’énergies renouvelables et non fossiles en offrant une électricité plus abordable et en améliorant la compétitivité industrielle ».

Le texte adopté prévoit également d’apporter une prévisibilité accrue aux investisseurs en utilisant des « contrats pour la différence » (CFD) avec des prix garantis par l’État pour soutenir les nouveaux projets de production d’électricité décarbonée, qu’il s’agisse d’énergies renouvelables ou nucléaires. Ce mécanisme permet aux producteurs de reverser les revenus supplémentaires à l’État si le marché de gros dépasse le prix fixé, et de recevoir une compensation si le marché est en deçà.

Afin de garantir un marché de l’électricité socialement équitable et de favoriser la transition énergétique, le texte prévoit également des mesures visant à renforcer la protection des consommateurs. En cas d’envolée durable des prix, une situation de crise au niveau européen pourrait être déclenchée, permettant aux États d’adopter des mesures telles que des boucliers tarifaires pour les ménages vulnérables et les petites entreprises.

Un autre sujet de débat concernait les « mécanismes de capacité », permettant aux États de rémunérer les capacités inutilisées des centrales pour éviter des pénuries futures d’électricité. Certains pays, dont la Pologne, ont obtenu une dérogation aux exigences écologiques pour l’application de ces mécanismes, mais dans des conditions strictes et jusqu’à la fin de 2028.

En parallèle, EDF a annoncé qu’en janvier, il ferait des propositions aux petites et moyennes entreprises pour leurs tarifs d’électricité. Cependant, la réforme du prix de l’électricité, dévoilée le 14 novembre par EDF en collaboration avec le gouvernement, suscite des préoccupations parmi les industriels de la chimie, qui redoutent des risques de délocalisation et de pertes d’emplois. Certains estiment que le nouveau schéma ne répond pas adéquatement à leurs besoins en termes de protection contre la volatilité des prix, de niveau tarifaire et d’équité.

Figure 1 : Conseil Européen (Décembre 2023)- Réforme du marché de l’électricité

ENVIRONNEMENT

La COP28, tenue à Dubaï avec un jour de retard, s’est concentrée sur la fin des énergies fossiles, soulignant la nécessité d’une transition juste, rapide et financée. Malgré un signal politique en faveur de cette transition, des lacunes persistent, notamment dans le financement de la transition énergétique et la responsabilité des pollueurs historiques envers les pays vulnérables. Le terme « transition hors des énergies fossiles » est utilisé, mais le texte propose un changement progressif plutôt qu’une transformation. Le gaz est présenté comme une énergie de transition, bien que la science indique qu’il s’agit d’un combustible fossile. De plus, les niveaux d’émissions de CO2 sont inquiétants vis-à-vis des prévisions espérées. Malgré des victoires, telles que l’augmentation de la production d’énergies renouvelables, des défis subsistent, soulignant le besoin de moyens pour une sortie effective des énergies fossiles.

La COP28 a marqué une avancée significative avec l’opérationnalisation du Fonds Pertes et Dommages, mais les contributions restent modestes par rapport aux besoins des pays vulnérables. L’adaptation, cruciale pour les pays les plus vulnérables, reste sous-financée, et la COP28 n’a pas clairement défini comment combler ce déficit. Les marchés carbone des Nations Unies, débattus lors de la COP28, ont été rejetés en raison de l’absence de règles solides et de protections des droits humains. Bien que ce refus soit un soulagement, les négociations sur les marchés carbone persistent, soulevant des inquiétudes quant à leur inefficacité climatique et aux risques pour les communautés locales.

ENVIRONNEMENT

La COP28, tenue à Dubaï avec un jour de retard, s’est concentrée sur la fin des énergies fossiles, soulignant la nécessité d’une transition juste, rapide et financée. Malgré un signal politique en faveur de cette transition, des lacunes persistent, notamment dans le financement de la transition énergétique et la responsabilité des pollueurs historiques envers les pays vulnérables. Le terme « transition hors des énergies fossiles » est utilisé, mais le texte propose un changement progressif plutôt qu’une transformation. Le gaz est présenté comme une énergie de transition, bien que la science indique qu’il s’agit d’un combustible fossile. De plus, les niveaux d’émissions de CO2 sont inquiétants vis-à-vis des prévisions espérées. Malgré des victoires, telles que l’augmentation de la production d’énergies renouvelables, des défis subsistent, soulignant le besoin de moyens pour une sortie effective des énergies fossiles.

La COP28 a marqué une avancée significative avec l’opérationnalisation du Fonds Pertes et Dommages, mais les contributions restent modestes par rapport aux besoins des pays vulnérables. L’adaptation, cruciale pour les pays les plus vulnérables, reste sous-financée, et la COP28 n’a pas clairement défini comment combler ce déficit. Les marchés carbone des Nations Unies, débattus lors de la COP28, ont été rejetés en raison de l’absence de règles solides et de protections des droits humains. Bien que ce refus soit un soulagement, les négociations sur les marchés carbone persistent, soulevant des inquiétudes quant à leur inefficacité climatique et aux risques pour les communautés locales.

Les marchés de l’énergie


Electricité :

Les prix des contrats à terme de l’électricité en France ont enregistré une baisse hebdomadaire, en raison de la stabilité de l’approvisionnement en gaz et de  la détente du conflit au Moyen-Orient, ce qui a entraîné une pression à la baisse sur le marché de l’énergie. En conséquence, les prix futurs de l’électricité Baseload et Peakload, pour une livraison en 2024, ont baissé de 9,50 % et 9,08% respectivement.

Baseload 2024

Prix de clôture du  19/12/2023 :
85,98 €/MWh

Variation depuis le 12/12/2023 :
-4,51 %

Baseload 2025

Prix de clôture du 19/12/2023 : 89,14 €/MWh

Variation depuis le 12/12/2023 :
-0,28 %

Baseload 2026

Prix de clôture du 19/12/2023 :
85,57 €/MWh

Variation depuis le 12/12/2023 :
+0,79 %

Baseload 2027

Prix de clôture du 19/12/2023 :
74,95 €/MWh

Variation depuis le 12/12/2023 :
-2,38 %

Peakload 2024

Prix de clôture du 19/12/2023:
101,77 €/MWh

Variation depuis le 12/12/2023 : -2,80 %

Peakload 2025

Prix de clôture du 19/12/2023: 111,00 €/MWh

Variation depuis le 12/12/2023 : -5,34 %

Peakload 2026

Prix de clôture du 19/12/2023 :
111,23 €/MWh

Variation depuis le 12/12/2023 :  +0,66 %

Peakload 2027

Prix de clôture du 19/12/2023 :
96,97 €/MWh

Variation depuis le 12/12/2023 : +0,70 %

Gaz naturel : 

Le prix du gaz naturel en décembre 2023 a atteint son niveau le plus bas en deux ans, avec le prix pour l’année de livraison 2024 fixé à 32,745€/MWh, marquant une baisse significative de 30,8% entre le 15 novembre et le 15 décembre. Plusieurs facteurs contribuent à cette baisse, notamment la diminution de la prime de risque liée à des tensions géopolitiques réduites au Proche-Orient, des niveaux élevés de stockage de gaz naturel (maintenus à 91,12% de la capacité maximale au 1er décembre), une augmentation des livraisons de GNL en Europe avec l’arrivée prévue de 73 cargaisons avant les fêtes de Noël, une compétitivité accrue des tarifs européens par rapport à ceux de l’Asie, et une production éolienne robuste qui limite la dépendance aux énergies fossiles. Pour l’année 2025, le prix du gaz naturel est établi à 35,355€/MWh.

D’autre part, l’AIE (Agence International de l’Énergie) exprime des inquiétudes quant à un éventuel choc pétrolier en raison des fortes tensions politiques dans la région du Proche-Orient, déclenchées par le conflit entre Israël et la bande de Gaza. Cette situation pourrait marquer un nouveau choc pétrolier, le premier depuis 1973, avec des conséquences significatives sur le marché de l’énergie, en particulier sur le gaz naturel. Le GNL, devenu la principale solution de l’Europe pour répondre à la demande de gaz depuis la guerre en Ukraine, pourrait voir ses coûts augmenter considérablement en raison d’une hausse du carburant des navires, entraînant potentiellement une augmentation des tarifs et une diminution de l’offre gazière. 

Bien que cette menace ne soit pas encore une réalité, l’AIE espère des solutions pacifiques pour apaiser les tensions actuelles. À noter que le Proche-Orient représente un tiers des exportations mondiales de pétrole.

Gaz 2024

Prix de clôture du 19/12/2023 : 33,95 €/MWh

Variation depuis le 12/12/2023 :
-5,39 % 

Gaz 2025

Prix de clôture du 19/12/2023 :
35,77 €/MWh

Variation depuis le 12/12/2023 :
-2,93 %

Gaz 2026

Prix de clôture du 19/12/2023 :  31,88 €/MWh

Variation depuis le 12/12/2023 : -0,63 %

Gaz 2027

Prix de clôture du 19/12/2023 :
27,89 €/MWh

Variation depuis le 12/12/2023 : +0,64 %

Pétrole : 

Les prix du pétrole enregistrent une légère reprise. La Réserve fédérale a maintenu ses taux d’intérêt, anticipant même 3 à 4 baisses en 2024, des annonces qui stimulent la demande d’énergie, notamment de brut. Du côté de l’offre, la Russie a annoncé le 17 décembre qu’elle intensifierait plus tôt que prévu les réductions de ses exportations de pétrole. Néanmoins, le marché prévoit toujours un excédent d’offre au premier semestre 2024, en particulier en raison de l’augmentation inattendue de la production.

Le cours du pétrole brut Brent a atteint son plus bas niveau en six mois, chutant à 73 $/b en milieu de semaine dernière. Cette baisse s’inscrit dans un contexte d’incertitude économique mondiale, de demande de pétrole en Chine et de décisions mitigées de l’OPEP+, qui n’ont pas réussi à restaurer la confiance du marché face à la perspective d’une forte augmentation de la production de pétrole prévue l’année prochaine dans les pays non-membres de l’OPEP+. En fin de semaine, les prix ont légèrement rebondi, influencés par les données récentes sur les stocks de pétrole aux États-Unis et par l’optimisme des marchés boursiers après les commentaires du président de la Fed suggérant une possible baisse des taux d’intérêt. Cependant, la publication du dernier rapport mensuel de l’Agence internationale de l’énergie, révisant à la baisse les prévisions de croissance de la demande de pétrole pour le trimestre, a tempéré la reprise des prix. En moyenne hebdomadaire, le Brent a enregistré une perte de 0,5 $/b (-0,7 %) à 75,3 $/b et le WTI a perdu 0,6 $/b (-0,8 %) à 70,5 $/b. 

Sur les marchés à terme, les gestionnaires de fonds spéculatifs ont réduit leurs positions longues nettes sur le pétrole de près de 36 %, atteignant leur plus bas niveau historique. Le consensus des économistes prévoit une baisse des prix du Brent à 85,5 $/b au premier trimestre 2024. L’exercice de prévision des prix du pétrole pour 2023 s’est avéré complexe, montrant une difficulté à anticiper les fluctuations, avec une moyenne annuelle du Brent estimée entre 82 et 83 $/b, en baisse de 17 % par rapport à 2022. Les estimations ont été ajustées au fil de l’année en réponse aux développements économiques mondiaux complexes, aboutissant à une estimation actuelle de 83 $/b, soit 11 % de moins que la prévision initiale de janvier dernier.

Brent

Prix de clôture du 19/12/2023 : 79,23 $/bbl

Variation depuis le 12/12/2023 : +8,18% 


Droits d’émission CO2 :  

La chute des prix du CO2 persiste, influencée par la baisse des coûts des combustibles et une utilisation moindre des centrales thermiques pour la production d’électricité. À souligner, le nouveau contrat de référence pour décembre 2024 se clôture à 69 €/t en fin de semaine, atteignant un niveau pratiquement équivalent à celui de décembre 2023 (66,35 €/t).

Prix de clôture du 19/12/2023 : 69,08 €/t

Variation depuis le 12/12/2023 : +1,28 % 


­Charbon : 

Les projections de températures clémentes, combinées à la diminution des prix du gaz, continuent d’exercer une pression à la baisse sur le prix du charbon. On anticipe que la tendance à la baisse observée au cours des dernières semaines va se maintenir.

Charbon

Prix de clôture du 19/12/2023 : 97,68 $/t

Variation depuis le 12/12/2023 : -4,83 % 

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