publié le 10/04/2024
Temps de lecture : 5 minutesLes points importants
RTE Intègre l’EPR de Flamanville dans ses Analyses dès 2027
À partir de 2027, RTE prendra pleinement en compte l’électricité produite par l’EPR de Flamanville (1,6 GW) dans ses analyses de l’équilibre offre-demande, selon un responsable du gestionnaire de réseau (GRT) cité par Montel. Cependant, dès 2024, le GRT inclura dans ses études l’électricité générée par le réacteur, qui n’aura pas encore atteint sa puissance maximale, en tenant compte des phases de test et des arrêts spécifiques. EDF prévoit le raccordement de l’EPR de Flamanville au réseau national à l’été 2024, avec une pleine puissance attendue d’ici la fin de l’année. Entre la première connexion au réseau et son premier arrêt, prévu en 2026 pour un remplacement du couvercle de la cuve, l’EPR devrait produire environ 14 TWh.
La fusion de l’ASN et de l’IRSN
Le Parlement français a définitivement adopté la fusion de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et de l’Institut de radioprotection et de sûreté Nucléaire (IRSN), malgré les vives critiques de la gauche et des syndicats. L’Assemblée nationale a voté en faveur de cette réforme, suivie par le Sénat dans la soirée du 9 avril 2024. Cette fusion vise à « fluidifier » le secteur nucléaire français, selon le gouvernement. La députée socialiste Anna Pic et l’écologiste Delphine Batho ont exprimé leurs préoccupations quant à la perte de séparation entre experts et décideurs, considérant le projet de loi comme dangereux. Cette décision met fin à un long parcours législatif, marqué par des revers en 2023, avant qu’un compromis ne soit finalement trouvé lors d’une commission mixte paritaire en mars dernier.
Les marchés de l’énergie
Electricité :
La semaine dernière, les prix de l’électricité en France ont atteint leur niveau le plus bas en trois mois, en raison d’une hausse de la production éolienne et de températures au-dessus des normales saisonnières. Les prix spot sont tombés à EUR 6,05/MWh, avec des créneaux horaires affichant même des prix négatifs. Cette tendance s’explique par une prévision de production éolienne double de la normale, avec des pointes jusqu’à 15 GW. Parallèlement, les températures douces ont également influencé les prix, atteignant jusqu’à 30°C dans certaines régions, accélérant la fonte des neiges et augmentant la production d’hydroélectricité. Cette semaine, les prix horaires de l’électricité sont même tombés en dessous de zéro en raison d’une forte production éolienne en Europe, avec des prix horaires français atteignant EUR -18,6/MWh. La baisse des prix s’observe également en Allemagne et en Belgique, avec des prix horaires négatifs.
Baseload 2025
Prix de clôture du 09/04/2024 :
76,82 €/MWh
Variation depuis le 02/04/2024 :
+0,05 %
Baseload 2026
Prix de clôture du 09/04/2024 :
65,22 €/MWh
Variation depuis le 02/04/2024 :
+0,02 %
Baseload 2027
Prix de clôture du 09/04/2024 :
63,24 €/MWh
Variation depuis le 02/04/2024 :
+0,01 %
Baseload 2028
Prix de clôture du 09/04/2024 :
63,98 €/MWh
Variation depuis le 02/04/2024 :
+0,03 %
Peakload 2025
Prix de clôture du 09/04/2024 :
88,79 €/MWh
Variation depuis le 02/04/2024 :
+0,04 %
Peakload 2026
Prix de clôture du 09/04/2024 :
82,86 €/MWh
Variation depuis le 02/04/2024 :
+0,02 %
Peakload 2027
Prix de clôture du 09/04/2024 :
80,90 €/MWh
Variation depuis le 02/04/2024 :
+0,01 %
Peakload 2028
Prix de clôture du 09/04/2024 :
80,92 €/MWh
Variation depuis le 02/04/2024 :
+0,03 %
Gaz :
Les prix du gaz naturel en Europe ont récemment reculé, après avoir atteint leur plus haut niveau en deux semaines, alors que les traders évaluent les tensions sur l’offre par rapport à des niveaux de stocks importants et à un temps clément. Les contrats à terme de référence ont enregistré une baisse de 2 % après avoir précédemment progressé de 2,6 % dans des échanges volatils. Cette évolution est survenue parallèlement à un repli général dans les matières premières énergétiques, avec le pétrole chutant sous la barre des 90 dollars le baril. Bien que l’Europe ait connu un hiver doux avec des stocks record, apaisant ainsi les craintes concernant l’offre à court terme, elle demeure tributaire des flux énergétiques mondiaux, notamment suite à la perte de la majeure partie du gazoduc russe. Cette dépendance la place en concurrence avec l’Asie et d’autres régions pour l’acquisition de gaz naturel liquéfié, les cargaisons provenant principalement des États-Unis étant dirigées vers les zones de demande la plus forte.
Gaz 2025
Prix de clôture du 09/04/2024 :
32,76 €/MWh
Variation depuis le 02/04/2024 :
+0,07 %
Gaz 2026
Prix de clôture du 09/04/2024 :
30,16 €/MWh
Variation depuis le 02/04/2024 :
+0,06 %
Gaz 2027
Prix de clôture du 09/04/2024 :
27,80 €/MWh
Variation depuis le 02/04/2024 :
+0,04 %
Pétrole :
Les tensions géopolitiques et les préoccupations concernant l’approvisionnement en pétrole ont poussé les prix du Brent à dépasser les 91 $/b. Cette hausse a été motivée par un mélange d’optimisme économique et d’incertitudes liées à la stabilité géopolitique, notamment les menaces de représailles de l’Iran suite à l’attaque du consulat iranien à Damas. Depuis le début de l’année, le Brent a augmenté de plus de 18 % et le WTI de 21 %, ce qui a un impact sur l’inflation et les taux d’intérêt. Les gestionnaires de fonds ont renforcé leurs positions haussières sur le pétrole, le Brent atteignant son plus haut niveau en 13 mois et le WTI en six mois. Les économistes prévoient une stabilité des prix du Brent pour le deuxième et le troisième trimestre.
Par ailleurs, les discussions au sein du Comité de suivi ministériel conjoint de l’OPEP+ ont confirmé les réductions volontaires de production jusqu’à la fin juin, tout en saluant l’engagement de certains pays à compenser leur production excédentaire. Cependant, l’OPEP a manqué ses objectifs de réduction en mars, principalement en raison de la production excédentaire de certains pays. La prochaine réunion du JMMC (Joint Ministerial Monitoring Committee) est prévue pour le 1er juin, avant la réunion de l’OPEP+ où la production pour le second semestre sera discutée.
Brent
Prix de clôture du 09/04/2024 : 87,66 $/bbl
Variation depuis le 02/04/2024 : +0,01 %
CO2 :
Le prix du quota de CO2 a chuté de 22% au premier trimestre 2024 et d’un tiers depuis l’été 2023, ravivant les préoccupations concernant la prévisibilité à moyen terme de ce prix. Cette prévisibilité est cruciale car elle guide les décisions d’investissement visant à décarboner les secteurs industriels et énergétiques couverts par le système.
La Commission européenne détermine la quantité de quotas de CO2 offerts sur le marché, en fonction de l’objectif de réduction de 62% des émissions européennes d’ici 2030 par rapport à 2005. Cette quantité n’a pas été modifiée récemment, ce qui met en lumière la baisse du prix du quota du côté de la demande.
Les émissions vérifiées pour 2023, récemment publiées par la Commission, montrent une diminution de 15,5%, soit 47% depuis 2005. Cela signifie que les installations sous quotas ont dépassé la trajectoire visant à atteindre -62% d’ici 2030.
CO2
Prix de clôture du 09/04/2024 : 64,07 €/t
Variation depuis le 02/04/2024 : +0,09 %
Charbon :
L’Allemagne a récemment fermé quinze centrales à charbon, s’inscrivant ainsi dans sa trajectoire de sortie progressive du charbon pour atteindre ses objectifs de neutralité climatique. Le ministre de l’Économie, a justifié cette décision en affirmant que ces centrales n’étaient ni nécessaires ni rentables. Malgré la crise énergétique résultant de la guerre en Ukraine, qui avait temporairement maintenu quinze centrales en activité pour stabiliser les prix de l’énergie, ces derniers se sont désormais normalisés, permettant à l’Allemagne de procéder à leur fermeture. La part de l’énergie produite par les centrales au charbon avait déjà chuté à 26,1 % en 2023, contre 33,2 % en 2022, grâce notamment au développement des énergies renouvelables. Bien que le charbon demeure une source d’énergie importante pour la production d’électricité en Allemagne, cette décision marque un pas de plus vers la transition énergétique du pays.
Charbon
Prix de clôture du 09/04/2024 : 117,24 €/t
Variation depuis le 02/04/2024 : -0,02 %
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