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La Russie rebondit

Mercredi 2 mars, en pleine crise internationale, la Russie et la Chine ont signé un nouveau contrat pour un gazoduc qui partira de Sibérie et traversera la Mongolie pour rejoindre la Chine, avec une capacité de transport allant jusqu’à 50 milliards de mètres cube de gaz par an, soit une quantité quasi-équivalente à Nord Stream 2 et ses 55 milliards de mètres cube.

Aubaine pour la Chine et la Russie, inquiétudes pour l’Europe

Une belle opportunité pour la Chine, qui avait déjà signé un accord de 30 ans le 4 février dernier pour augmenter de 10 milliards de mètres cube par an les livraisons de gaz russe. C’est donc désormais 60 milliards de mètres cube supplémentaires qui seront délivrés à la Chine chaque année, lui permettant de diversifier ses imports de gaz qui sont aujourd’hui maritime. La Russie pourra quant à elle potentiellement compenser une partie de ses pertes dues au probable abandon de Nord Stream 2, que l’Allemagne a suspendu depuis le début de l’invasion russe en Ukraine.

La nouvelle est moins bonne pour l’Europe, qui bien que dépendante du gaz russe, pouvait espérer la réciprocité de cette dépendance, les exportations de gaz vers l’Europe représentant 15% du PIB du pays, et 40% de l’approvisionnement européen. Bien que les livraisons continuent sans problème depuis l’invasion de l’Ukraine, les marchés sont frileux et le prix du gaz reste élevé et très volatile ces derniers jours. Du côté du pétrole, le brent a franchi ce mercredi 2 mars les 110$ le baril, une première depuis 2014. Aucune sanction contre ces énergies n’est prévue à ce jour contre la Russie, et l’annonce de ce contrat dans la foulée des sanctions occidentales vient donc apporter un certain soutien de la Chine à la Russie.

Une guerre et des sanctions, quel impact sur la Russie ?

Néanmoins, les représailles économiques des occidentaux contre la Russie continuent, avec de nouvelles sanctions entrées en vigueur hier, mardi 1er mars. C’est ainsi que 7 banques russes ont été exclues du système Swift, permettant des paiements internationaux. Bruno Le Maire a déclaré mardi matin sur France Info que la France et l’Europe allaient livrer une « guerre » qui allait « provoquer l’effondrement de l’économie russe ». Dans les faits, les sanctions ont déjà un impact significatif sur l’économie russe, le Rouble a chuté de 30% en début de semaine, les entreprises ne peuvent plus sortir de devises et la bourse de Moscou est fermée jusqu’au 5 mars. De là à espérer un revirement de Vladimir Poutine ?  Ce nouveau pipeline, bien qu’encore à l’état de projet, constitue également un nouvel argument pour demeurer inflexible devant les sanctions infligées.

Sources:

https://www.lefigaro.fr/flash-actu/la-nervosite-demeure-sur-les-marches-le-brent-depasse-les-110-dollars-le-baril-20220302

https://www.rfi.fr/fr/podcasts/aujourd-hui-l-%C3%A9conomie/20220302-l-occident-renforce-les-sanctions-contre-la-russie

https://www.capital.fr/economie-politique/ukraine-les-sanctions-internationales-font-devisser-le-rouble-russe-1429607

https://fr.finance.yahoo.com/actualites/moscou-p%C3%A9kin-signent-accord-construction-051259882.html

https://www.europe1.fr/international/moscou-et-pekin-signent-un-accord-pour-la-construction-dun-gazoduc-4096817

https://francais.rt.com/economie/95441-russie-chine-signent-accord-30-ans-sur-livraisons-gaz-via-nouveau-pipeline

https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/ukraine-le-rouble-flirte-avec-son-plus-bas-historique-face-au-dollar-1390052