publié le 17/04/2024

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L’année 2023 a été marquée par une série d’événements majeurs qui ont profondément influencé le paysage énergétique en France. Des fluctuations significatives sur les marchés du pétrole, du gaz et de l’électricité, ainsi que des développements politiques et réglementaires clés, ont influencé significativement la production, la consommation et la régulation du marché de l’énergie français. Ces développements ont également révélé les défis et les opportunités auxquels est confronté le secteur énergétique français, notamment en matière de sécurité d’approvisionnement, de transition vers des sources d’énergie plus durables et de compétitivité sur les marchés internationaux. Cet article se propose de dresser un bilan complet de l’année écoulée, en analysant les différents évènements qui ont marqué l’année 2023.

Dates clés 2023 :

  • 1er Janvier : amortisseur d’électricité. Le gouvernement a introduit un « amortisseur électricité » en 2023, financé par l’État et appliqué par les fournisseurs pour réduire les factures d’électricité des entreprises et collectivités dépassant un certain seuil. Ce dispositif est reconduit en 2024, avec des modifications au seuil d’éligibilité.
  • 15 janvier : échec de publication des évaluations des prix du GNL sur une base quotidienne. L’Agence européenne de coopération des régulateurs de l’énergie, ACER, avait l’intention de publier des évaluations quotidiennes des prix du GNL fondées sur les données de marché communiquées. Elle n’a finalement pas pu le faire, faute de données, après avoir reçu seulement deux transactions éligibles qui, selon sa méthodologie, n’étaient pas suffisantes pour établir une évaluation.
  • 18 janvier : raffermissement du Brent: retour de la demande chinoise et perspectives économiques mondiales contrastées. Le Brent se renforce avec le retour de la demande chinoise, stimulé par l’espoir de reprise post-COVID et les perspectives positives du PIB chinois pour 2023, malgré les défis économiques mondiaux et les avertissements du Forum économique mondial sur une récession prévue en 2023.
  • 1er février : succès de la sobriété énergétique en France malgré les défis tarifaires de février. En France, l’appel à la sobriété énergétique a réduit la consommation, malgré la stabilité des prix de l’électricité. Cependant, des programmes de maintenance nucléaire pourraient entraîner une hausse tarifaire similaire à 2022, avec une augmentation moyenne de 15 % ce février 2023, partiellement compensée par un bouclier tarifaire.
  • 13 février : décision au niveau de l’OPEP+. La Russie a annoncé une réduction de sa production de pétrole. Le maintien ou la diminution des volumes de l’OPEP+ affecterait donc la réouverture de la Chine et l’augmentation de la demande pétrolière qui en résulterait.
  • 15 février : reprise des exportations de GNL à Freeport après huit mois d’arrêt. Le terminal américain de GNL Freeport a repris les exportations après huit mois d’arrêt, utilisant actuellement des stocks en raison d’installations de liquéfaction hors service depuis un incendie en juin 2022. La date de la demande d’autorisation pour la relance des installations reste inconnue, tout comme la reprise du deuxième terminal.
  • 15 février : prix du baril en dessous de 80 USD. L’Agence américaine de l’énergie a décidé de prélever 26 millions de barils supplémentaires de la réserve stratégique de pétrole, dépassant ainsi les directives législatives, ramenant la réserve à son niveau le plus bas depuis 1983.
  • 02 mars : changement majeur dans le marché des GO. Après l’annonce de la commission européenne sur la création du label vert pour l’énergie nucléaire, EDF envisage la vente de garanties d’origine nucléaire. Ce projet pourrait augmenter de manière significative l’offre en matière de GO sur le marché. Notons que la capacité nucléaire française correspond à 52% de la capacité de production nucléaire des pays participants au marché des GO.
  • 08 mars : fissures à Penly et répercussions sur le marché. Une nouvelle fissure a été identifiée à la centrale nucléaire de Penly, présentant cette fois-ci des signes de fatigue thermique plutôt que de corrosion sous contrainte. Cette découverte suggère la possibilité que d’autres réacteurs du parc nucléaire français soient également concernés. Face à cette situation, l’Autorité de la Sûreté Nucléaire a demandé à EDF de revoir sa stratégie de contrôle et de maintenance pour l’ensemble du parc. Une proposition en ce sens a été soumise, et l’ASN envisage de l’approuver ou de la rejeter d’ici la fin du mois de mars 2023. À la suite de ces annonces, le marché a subi une hausse de plus de 30 %.
  • 10 mars : panique sur les marchés suite à la faillite de banques et aux inquiétudes sur la stabilité financière. Panique sur les marchés suite à la faillite de Silicon Valley Bank et Signature Bank, accentuée par les signes de récession. La Banque Fédérale américaine intervient face aux craintes systémiques, mais les résultats préoccupants du Crédit Suisse amplifient la méfiance envers le secteur bancaire, entraînant une prise de risque limitée. Les marchés du carbone et de l’électricité reflètent une faible participation et des prix en baisse.
  • 11 mars : grèves contre la réforme des retraites : impact sur la capacité de production française et les marchés de l’énergie. Les grèves contre la réforme des retraites d’Emmanuel Macron réduisent la capacité de production en France, avec des restrictions de 12,4 GW, dont 3,2 GW pour le nucléaire, 2,7 GW pour le gaz, et 6,5 GW pour l’hydroélectrique. La grève a également entraîné une baisse des apports de GNL dans le réseau gazier européen, provoquant une hausse des primes sur le marché du gaz.
  • 14 mars : la CRE a annoncé la prolongation du bouclier tarifaire des tarifs réglementés de gaz jusqu’au 30 juin 2023, avec une possible reconduction jusqu’au 31 décembre 2023 par décret gouvernemental.
  • 29 mars : grèves persistantes impactent la production d’énergie : hausse des prix et retards prévus dans la maintenance nucléaire. Les grèves en France contre la réforme des retraites ont diminué la production électrique de 6,3 GW, pouvant entraîner une hausse sur le marché à terme. Ainsi que, les restrictions des importations de gaz russes par l’UE ont également impacté les prix. D’autre part, EDF prévoit de retarder la remise en service de trois réacteurs nucléaires (Chooz, Gravelines, Chinon) jusqu’au début ou à la mi-avril 2023, contribuant ainsi à la hausse des prix.
  • 11 avril : prix spot négatifs. Les prix spots dans l’UE ont chuté en dessous de zéro. Cela s’explique par l’injection importante d’électricité d’origine renouvelable face à une demande plus faible.
  • 13 avril : le marché a été influencé par la réduction annoncée de la production par les pays de l’OPEP et par la récente baisse des réserves stratégiques de pétrole aux États-Unis.
  • 10 mai : baisse de disponibilité nucléaire en France : tensions sur les marchés futures d’électricité. En France, la disponibilité de l’électricité nucléaire a chuté de 0,8 GW en une semaine, atteignant 36,6 GW le 10 mai. Avec 22 réacteurs sur 56 en arrêt, soit 40 % du parc nucléaire, le marché des produits à terme d’électricité pour l’hiver prochain de 2023 a considérablement augmenté, craignant une production nucléaire insuffisante.
  • 26 mai : baisse des prix d’électricité. Une baisse des prix d’électricité qui se caractérise par une réduction des contraintes d’approvisionnement tant sur le gaz que sur l’électricité accentuée par un optimisme sur la production nucléaire en France.
  • 21 juin : renversement de tendance sur le marché de l’électricité : défis liés aux températures record et à la demande de gaz. Les prévisions optimistes de production nucléaire d’EDF en mai ont instauré un sentiment de confiance sur les marchés de l’électricité en France et en Europe. La baisse des prix sur le marché du gaz et des contrats d’émissions de CO2 a également contribué à apaiser les inquiétudes. Cependant, cette tendance s’est inversée en raison de températures record, augmentant la demande de gaz. De plus, les fortes chaleurs en Asie ont réduit les importations de GNL vers l’Europe, malgré des réserves de gaz européennes plus élevées qu’en 2022. La nécessité d’intensifier les importations de GNL dans les mois suivants a été soulignée pour garantir la sécurité d’approvisionnement.
  • 22 juin : challenges énergétiques en France : arrêts de réacteurs, production nucléaire et risques liés à la canicule. Malgré les éléments haussiers, la volatilité persiste sur le marché pétrolier, équilibrée par les inquiétudes liées à la conjoncture mondiale. Les déclarations des banques centrales mondiales ajoutent une couche d’incertitude, laissant entrevoir un été marqué par l’instabilité.
  • 22 juin : 22 réacteurs nucléaires sur 56 sont à l’arrêt, représentant 72 % de la production totale. Malgré cela, la capacité de production est inférieure de 2 GW aux prévisions. Bien que prévue à l’augmentation, la menace potentielle d’une canicule dans les mois suivants pourrait compromettre la capacité de refroidissement de certains réacteurs.
  • 23 juin : volatilité persistante sur les marchés pétroliers : Incertitudes mondiales et interventions des banques centrales. Le prix du charbon a connu une augmentation, avec une perspective de consolidation possible à la fin de la vague de chaleur en Asie. Cependant, si les températures persistent, la tendance à la hausse pourrait s’accentuer davantage.
  • 29 juin : hausse du prix du charbon : tendance à la consolidation anticipée en cas de fin de la vague de chaleur en Asie. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a donné son accord à EDF pour prolonger de dix ans la durée d’exploitation du réacteur numéro 1 de la centrale de Tricastin en France.
  • 05 juillet : réforme du marché de l’électricité : le rejet de la prolongation de l’ARENH par le ministère de la transition énergétique. Le ministère de la Transition énergétique a refusé de prolonger l’ARENH. Malgré les appels en faveur d’une prolongation jusqu’en 2027, le ministère maintient son plan de le remplacer d’ici début 2026, en attendant les discussions au niveau de l’Union européenne sur la réforme du marché de l’électricité. Certains concurrents proposent des contrats de complément de rémunération (CFD) pour ouvrir le marché nucléaire, mais des divergences franco-allemandes émergent concernant l’inclusion des centrales nucléaires existantes. La France explore une combinaison de PPA et de CFD pour un système équilibré, adapté au type de consommateur d’électricité.
  • 06 juillet : anticipation d’une baisse des prix du gaz en Europe. Les acteurs du marché demeurent optimistes et anticipent une prochaine baisse. En effet, les attentes d’une augmentation des livraisons de gaz de la Norvège, les niveaux satisfaisants de remplissage des réservoirs en Europe et les prévisions météorologiques suggèrent une tendance à la baisse imminente. Les observateurs prévoient ainsi une diminution des prix du gaz au cours des semaines suivantes.
  • 17 juillet : prix négatifs de l’électricité en Europe : Une tendance persistante sous l’influence de la vague de chaleur et des énergies renouvelables. La vague de chaleur dans l’hémisphère nord, conjuguée aux vents associés, entraîne une hausse significative des prix négatifs de l’électricité en Europe. Cette situation résulte de l’augmentation marquée de la production d’énergie solaire et éolienne, de la baisse des prix du gaz, et d’une diminution sans précédent de la demande d’électricité, atteignant son plus bas niveau en deux décennies.
  • 18 juillet : augmentation de 10 % du tarif de l’électricité en France : Le gouvernement limite l’impact grâce au bouclier tarifaire. Le gouvernement français annonce une augmentation de 10 % du tarif réglementé de vente d’électricité à partir du 1er août 2023, limitant ainsi l’impact à 37 % pour les ménages, grâce au bouclier tarifaire. Cette mesure concerne principalement les clients ayant une puissance de compteur jusqu’à 36 kVa. Malgré une hausse de la facture moyenne d’environ 160 euros, le gouvernement assure qu’aucune autre augmentation n’aura lieu jusqu’à la fin de l’année, après une première hausse de 15 % en février 2023.
  • 26 juillet : augmentation de 10 % du tarif de l’électricité en France : Le gouvernement limite l’impact grâce au bouclier tarifaire. Depuis plus de cinquante ans, la France s’appuie sur l’importation d’uranium du Niger pour son approvisionnement en matières nucléaires. Cependant, le récent coup d’État et le sentiment antifrançais dans la région suscitent des inquiétudes quant à une éventuelle interruption d’approvisionnement. Le contrôle militaire du Niger par des généraux putschistes met en péril la capacité d’EDF à alimenter les réacteurs nucléaires français, soulevant des questions cruciales sur l’indépendance énergétique de la France.
  • 27 juillet : nouveau coefficient de bouclage pour l’accès à l’électricité nucléaire historique en 2024. L’arrêté du 27 juillet 2023 modifie le coefficient de bouclage pour l’accès à l’électricité nucléaire historique, passant de 0,964 à 0,844 pour les périodes de livraison débutant à partir du 1er janvier 2024. Cette réduction du coefficient impacte le calcul des droits à l’accès régulé à l’électricité nucléaire, influençant ainsi les tarifs et les conditions d’accès pour les fournisseurs d’électricité.
  • 31 juillet : en juillet, les marchés financiers ont enregistré des gains positifs, notamment avec la plus forte hausse mensuelle des cours du pétrole en un an. Cette augmentation est attribuée à la décision de l’Arabie Saoudite de réduire sa production, conjuguée aux anticipations de stabilité des taux d’intérêt des banques centrales, ce qui a également soutenu les marchés boursiers.
  • 01 août : la mise en place du nouveau tarif réglementé de vente de l’électricité.
  • 24 août : extension de l’exploitation des centrales au charbon en France pour garantir l’approvisionnement énergétique hivernal. La France, par mesure de précaution, a décidé de prolonger le fonctionnement de ses centrales au charbon, Cordemais et de GazelEnergie à Saint-Avold, assurant ainsi la stabilité de l’approvisionnement en électricité durant la saison hivernale. Cette décision vise à prévenir d’éventuelles pénuries et à maintenir la sécurité énergétique du pays.
  • 2 septembre : EDF lance une expérimentation pour l’après-ARENH. Gazprom annonce que le gazoduc ne rouvrira pas en raison d’un problème de turbine. Ils invoquaient, la veille au soir, des « fuites d’huile » dans une turbine empêchant son redémarrage. L’ouverture est reportée jusqu’à nouvel ordre.
  • 04 octobre : négociations en cours entre l’État français et EDF pour fixer le futur prix de vente de l’électricité nucléaire. La France cherche à permettre aux actifs nucléaires existants d’être couverts par des contrats d’écart compensatoire bidirectionnel (contrats for différence, CfD). Ces contrats établissent un intervalle de prix de vente de l’électricité sur le marché de gros européen.
  • 07 octobre : tensions au Moyen-Orient : l’attaque du Hamas provoque une hausse significative des prix du pétrole et du gaz. L’escalade du conflit israélo-palestinien a entraîné une augmentation marquée des prix du pétrole, avec une hausse de 4,04 %, et du gaz, enregistrant une augmentation de 12,49 %. L’attaque surprise du Hamas contre Israël a suscité des inquiétudes quant à une possible escalade géopolitique, provoquant ainsi des perturbations sur les marchés de l’énergie et une augmentation des coûts pour les consommateurs.
  • 08 octobre : explosion du Balticconnector : un acte de sabotage met en péril la sécurité des gazoducs en Europe. L’explosion du gazoduc Balticconnector, reliant la Finlande à l’Estonie, soulève des inquiétudes quant à la sécurité des installations de transport de gaz naturel en Europe. Suspecté d’être un acte de sabotage, cet incident compromet les volumes disponibles, mettant en lumière les défis liés à la protection des infrastructures énergétiques.
  • 17 octobre : accord de l’UE sur la réforme du marché de l’électricité. Les 27 pays membres de l’Union européenne ont convenu d’une réforme du marché de l’électricité lors d’une réunion des ministres de l’Énergie. Cette réforme permet un soutien financier public aux centrales nucléaires existantes, sous réserve du respect des règles de l’UE sur les aides d’État. Elle vise à stabiliser les tarifs de l’électricité en utilisant des contrats à long terme et en imposant l’utilisation des « contrats pour la différence » pour les nouvelles installations énergétiques à faible émission de charbon.
  • 09 novembre : les prix européens du carbone ont atteint leur plus bas niveau depuis un an en raison de perspectives de marché pessimistes.
  • 14 novembre : accord historique entre l’État français et EDF pour redéfinir les prix de l’électricité et assurer la stabilité financière. Après des mois de négociations tendues, l’État français et EDF ont annoncé un accord majeur le 14 novembre. Fixé à environ 70 euros par mégawattheure, le nouveau prix de référence de l’électricité nucléaire vise à concilier la nécessité pour EDF de sortir de l’endettement tout en limitant l’impact financier sur les consommateurs. Cet accord historique cherche à établir un équilibre entre la rentabilité d’EDF et la protection des intérêts des consommateurs.
  • 20 novembre : stabilité sur le marché spot du GNL grâce à des niveaux de stocks élevés et à des conditions météorologiques clémentes.
  • 30 novembre : pic de production énergétique en France : 43,6 GW atteints malgré un démarrage lent du secteur nucléaire.
  • 1er décembre : la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) a annoncé que les fournisseurs alternatifs ont demandé un volume total de 130,41 TWh dans le cadre du mécanisme ARENH 2024, en baisse notable due à la réduction du coefficient de bouclage. Malgré cela, les droits ARENH attribués restent similaires à ceux de 2023. Avec un plafond de 100 TWh, un excédent de 30,41 TWh est soumis à la régulation, donnant un taux d’écrêtement de 23,32%. Les fournisseurs verront 76,68% de leur demande satisfaite, tandis que le reste devra être obtenu sur le marché de gros où les prix avoisinent les 100€/MWh en cette fin d’année.
  • 2 décembre : COP28, engagements majeurs en faveur du nucléaire, des énergies renouvelables et de la décarbonation dans le secteur pétrolier. Cette journée à la COP28 a été marquée par des engagements significatifs, dont la signature d’une déclaration par une vingtaine de pays, dont les États-Unis et la France, appelant à tripler les capacités de l’énergie nucléaire d’ici à 2050. Les États-Unis ont promis une contribution de 3 milliards de dollars au Fonds vert pour le climat, tandis que plus de 118 pays se sont engagés à tripler les capacités d’énergies renouvelables d’ici à 2030. En outre, 50 compagnies pétrolières et gazières, représentant 40% de la production mondiale, ont signé une « Charte de décarbonation » visant à réduire les émissions liées à leurs opérations de production d’ici à 2050. Notons l’absence de la Chine, de la Russie et d’autres grands acteurs dans certains engagements.
  • 7 décembre : première vague de froid en Europe : Baisse des prix du gaz malgré une forte demande. L’Europe affronte sa première vague de froid hivernal, augmentant la consommation de gaz. Paradoxalement, les prix du gaz connaissent une baisse, soutenue par des fondamentaux solides. Les stocks de gaz atteignent un niveau record de 97,4 % de leur capacité avec un approvisionnement stable en provenance de la Norvège et une disponibilité abondante de gaz naturel liquéfié (GNL), renforçant ainsi l’abondance des réserves.
  • 7 décembre : baisse historique des prix du gaz en décembre 2023 malgré les craintes d’un éventuel choc pétrolier. Le prix du gaz naturel en décembre 2023 a atteint son plus bas niveau en deux ans, chutant de 30,8% entre mi-novembre et mi-décembre. Les facteurs comprennent une diminution de la prime de risque due à des tensions géopolitiques réduites au Proche-Orient, des stocks élevés de gaz naturel, une augmentation des livraisons de GNL en Europe, une compétitivité accrue des tarifs européens par rapport à l’Asie, et une production éolienne robuste. Pour 2025, le prix est fixé à 35,355€/MWh. Cependant, l’AIE exprime des inquiétudes quant à un éventuel choc pétrolier lié aux tensions au Proche-Orient, mettant en garde contre des conséquences significatives sur le marché de l’énergie, notamment sur le gaz naturel, avec des implications potentielles sur les coûts et l’approvisionnement du GNL en Europe.

Transition énergétique : 2023, une année de contrastes

En 2023, le paysage énergétique a été marqué par une grande volatilité des prix et des perturbations de l’approvisionnement, soulignant la nécessité d’une transition énergétique accélérée et d’une meilleure coordination européenne.

L’introduction de l’amortisseur électricité a été un élément clé en début d’année. Financé par l’État et appliqué par les fournisseurs, l’amortisseur vise à réduire les factures d’électricité des entreprises et collectivités. Cependant, l’Agence européenne de coopération des régulateurs de l’énergie a rencontré des difficultés dans sa tentative de publier des évaluations quotidiennes des prix du GNL en raison du manque de données disponibles. Malgré ces obstacles, le marché pétrolier a été fortement influencé par le raffermissement du Brent, favorisé par le regain de la demande chinoise et des perspectives économiques contrastées.

Les initiatives de sobriété énergétique mises en place durant l’hiver 2023 ont été saluées, notamment en France où l’absence d’alertes rouges sur le réseau a été notée. Cette réussite est d’autant plus significative étant donné les contraintes résultant des corrosions et des programmes de maintenance nucléaire. La décision de l’OPEP+ sur la réduction de la production de pétrole par la Russie a également suscité des répercussions sur les marchés mondiaux. La fissure à la centrale nucléaire de Penly, les grèves contre la réforme des retraites en France, et la faillite de la Silicon Valley Bank et la Signature Bank ont également eu un impact sur les marchés de l’énergie et de l’économie, entraînant des fluctuations de prix et des défis de production.

Au deuxième trimestre 2023, la chute des prix spot de l’électricité dans l’UE en avril, attribuée à une injection importante d’électricité renouvelable, a illustré les défis de l’équilibre entre l’offre et la demande sur la marché. La baisse de la disponibilité de l’électricité nucléaire a suscité des inquiétudes concernant l’approvisionnement futur en électricité. Et la demande accrue de gaz due à des températures record a souligné la nécessité d’intensifier les importations de GNL pour assurer la sécurité d’approvisionnement.

Au cours du troisième trimestre, la baisse des prix de l’électricité a persisté en juillet, résultant d’une combinaison de facteurs tels que la vague de chaleur et la croissance des énergies renouvelables. Malgré une augmentation annoncée de 10 % du tarif de l’électricité, le gouvernement a réussi à atténuer l’impact sur les ménages grâce au bouclier tarifaire. Par ailleurs, des ajustements stratégiques ont été observés, notamment avec la modification du coefficient de bouclage pour l’accès à l’électricité nucléaire historique (ARENH) en 2024 et l’extension de l’exploitation des centrales au charbon en France pour garantir la stabilité de l’approvisionnement énergétique hivernal.

Le dernier trimestre a été marqué par des négociations entre l’État français et EDF pour fixer le prix de l’électricité nucléaire, ainsi que des tensions au Moyen-Orient qui ont fait grimper les prix du pétrole et du gaz.

Octobre a vu l’UE convenir d’une réforme du marché de l’électricité, les prix du carbone chuté à leur plus bas niveau en un an, et un accord historique entre l’État français et EDF a été signé afin de redéfinir le prix de l’électricité. Enfin, Décembre a été marqué par une demande d’ARENH 2024 réduite, des engagements majeurs en faveur du nucléaire et des énergies renouvelables à la COP28, ainsi qu’une première vague de froid en Europe conduisant à une chute historique des prix du gaz.

2024 s’annonce donc comme une année charnière pour l’avenir de l’énergie, avec la mise en œuvre des réformes du marché de l’électricité et la poursuite des efforts pour décarboner l’économie.

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