Publié le 06/11/2025

Temps de lecture : 5 minutes

Les bâtiments tertiaires représentent une part essentielle de la consommation d’énergie en France. Bureaux, commerces, établissements publics : tous font face à la hausse des prix de l’électricité et à la pression réglementaire croissante. Pourtant, il est tout à fait possible de réduire les dépenses énergétiques d’un bâtiment tertiaire sans faire de gros travaux.

Un secteur énergivore

Les principales sources de dépenses des bâtiments tertiaires en France concernent le chauffage, la climatisation, l’éclairage et le matériel informatique. Cette forte consommation a un impact important sur les coûts des entreprises, particulièrement avec la hausse actuelle des prix de l’électricité.

Agir sans gros travaux

Contrairement aux idées reçues, il n’est pas nécessaire de lancer de grosses rénovations pour faire baisser sa consommation d’énergie Il suffit d’agir sur la gestion, l’entretien et les habitudes du quotidien. En associant des outils numériques et des gestes simples, on peut améliorer l’efficacité énergétique tout en gardant un bon niveau de confort.

Surveiller les consommations pour repérer les écarts

Les outils de suivi énergétique permettent d’analyser la consommation en temps réel et d’identifier rapidement les anomalies. Grâce à des capteurs connectés et à la gestiontechnique du bâtiment (GTB), il est possible de mesurer séparément le chauffage, la ventilation, l’éclairage ou encore l’informatique. Cette meilleure visibilité aide à corriger rapidement les problèmes et à limiter le gaspillage.

Les avantages du pilotage énergétique

Suivre et gérer sa consommation d’énergie permet de faire rapidement des économies. En observant les données en temps réel, une entreprise peut repérer ce qui consomme le plus et ajuster ses usages sans gros travaux.

Ce suivi aide aussi à mieux prévoir ses dépenses et à éviter les mauvaises surprises sur la facture. Les entreprises peuvent ainsi garder une meilleure maîtrise de leur budget énergie.

Enfin, cette démarche montre un vrai engagement pour l’environnement. Réduire sa consommation, c’est aussi limiter les émissions de CO₂ et améliorer son image auprès des clients et des partenaires.

L’entretien régulier des systèmes CVC

Les systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation (CVC) peuvent représenter jusqu’à la moitié de la consommation d’un bâtiment tertiaire. Avec le temps, la poussière, l’usure ou un mauvais réglage les rendent moins efficaces. Ils doivent alors fournir plus d’efforts pour produire la même chaleur ou le même froid, ce qui augmente la consommation. En les entretenant régulièrement (nettoyage des filtres, vérification des compresseurs et réglages adaptés), on maintient leur bon fonctionnement et on évite ce gaspillage. Sans cela, la dépense d’énergie peut grimper de 20 %.

Le contrôle des fuites d’air et de fluides frigorigènes

Les fuites d’air, souvent invisibles dans les réseaux d’air comprimé ou les systèmes de climatisation, peuvent sembler anodines, mais elles entraînent en réalité des pertes d’énergie importantes. Par exemple, une petite fuite équivalente à un trou de quelques millimètres peut faire perdre plusieurs centaines d’euros par an en électricité.

Ces fuites obligent les compresseurs ou les systèmes de froid à fonctionner plus longtemps pour maintenir la pression ou la température. Cela augmente la consommation et l’usure des équipements. Les repérer et les réparer rapidement permet donc d’éviter le gaspillage, de prolonger la durée de vie du matériel et de réduire les coûts de maintenance.

Un bâtiment ne peut être réellement économe en énergie sans la participation des personnes qui y travaillent. La sensibilisation est donc essentielle : informer, expliquer et impliquer les équipes aide à ancrer de bons réflexes au quotidien. Des actions simples comme des affiches dans les bureaux, des défis internes ou des messages réguliers dans le blog interne peuvent encourager chacun à adopter une attitude plus responsable.

Adopter des gestes simples et efficaces

De petits gestes répétés chaque jour peuvent avoir un fort impact sur la facture énergétique :

  • Éteindre les lumières dans les pièces inoccupées ;
  • Débrancher les appareils non utilisés ;
  • Fermer les volets la nuit pour limiter les déperditions de chaleur.

Ces écogestes, simples et gratuits, peuvent représenter plusieurs milliers d’euros d’économies par an pour un bâtiment de taille moyenne, tout en améliorant le confort de travail.

Suivre les résultats pour motiver les équipes

Pour que ces efforts soient durables, il est utile de mesurer les résultats obtenus. Les outils de suivi énergétique permettent de visualiser les économies réalisées grâce aux bons comportements adoptés. Ces données concrètes renforcent la motivation des équipes et contribuent à installer une véritable culture d’entreprise responsable et durable.

Un audit énergétique simplifié permet d’évaluer la consommation d’un bâtiment sans passer par une étude technique complexe. Il s’agit d’un diagnostic rapide qui analyse les factures d’énergie, les équipements (chauffage, ventilation, éclairage…) et les usages quotidiens pour repérer les principales sources de gaspillage. Cette approche donne une vision claire de la performance du site et aide à définir des actions adaptées aux contraintes du terrain et au budget de l’entreprise

Suivre les bons indicateurs

Pour économiser durablement l’énergie, il ne suffit pas d’agir une fois : il faut aussi suivre régulièrement les résultats. Certains indicateurs simples permettent de savoir si les efforts portent leurs fruits et où agir en priorité.

  • La consommation par mètre carré montre combien d’énergie utilise chaque partie du bâtiment et aide à repérer les zones les plus énergivores.
  • Le coût global de l’énergie permet de suivre l’évolution des dépenses et de mieux maîtriser le budget.
  • Le taux d’occupation révèle si de l’énergie est utilisée pour des espaces peu fréquentés ou vides.

Grâce à ces données, on peut détecter rapidement les gaspillages, ajuster les réglages et améliorer l’efficacité du bâtiment au quotidien. En résumé, ces indicateurs servent de boussole pour consommer moins et mieux.

Intégrer la sobriété dans la stratégie RSE

Réduire la consommation d’énergie ne sert pas seulement à faire baisser les factures : c’est aussi un levier fort de la responsabilité environnementale des entreprises. En intégrant la sobriété énergétique à leur stratégie RSE, les entreprises montrent qu’elles s’engagent concrètement pour le climat.

Cette démarche a plusieurs effets positifs :

  • Elle renforce la crédibilité de l’entreprise auprès de ses clients, partenaires et investisseurs, de plus en plus sensibles aux enjeux écologiques.
  • Elle améliore le bien-être des collaborateurs, grâce à des bâtiments mieux régulés, plus confortables et plus sains.

Elle favorise la compétitivité, car les économies d’énergie libèrent des ressources financières pour d’autres projets.

Anticiper les futures obligations

Grâce à cet accompagnement, les entreprises gagnent en compétitivité tout en valorisant leur engagement environnemental. Cette approche collaborative renforce la performance globale des organisations et contribue à la construction d’un modèle énergétique plus vert.

Agir dès maintenant sur la performance énergétique, c’est aussi éviter d’être pris de court par les réglementations qui se renforcent progressivement.

Le décret tertiaire, par exemple, impose aux bâtiments du secteur tertiaire de réduire leur consommation d’énergie de 40 % d’ici 2030, puis de 60 % d’ici 2050. Le décret Bacs, lui, oblige à installer des systèmes de gestion automatisée de l’énergie (GTB) pour piloter les consommations.

Se préparer dès aujourd’hui, c’est donc :

  • anticiper les obligations légales au lieu de les subir ;
  • répartir les investissements sur plusieurs années ;
  • et gagner en efficacité avant même que ces contraintes deviennent impératives.